16 – Le paysage ou l’effet de surprise

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Ah, Noël ! Le pétillement des yeux de Rémi le soir de Noël ! La bouche qui s’ouvre, reste muette un instant, puis explose de joie. Quatre paquets, la même jubilation pour tous ou presque – la voiture téléguidée demandée avec tant d’application dans sa lettre au Père Noël, celle-là a vite été mise de côté ; pas très étonnant : il avait passé commande comme on passe commande aux 3 Suisses ou à La Redoute ; le livreur (en l’occurrence, Papa et Maman) était passé ; Rémi avait ouvert le colis, vérifié : conforme à la commande, rien à signaler, affaire réglée. Au suivant. Mais les autres cadeaux avaient l’air trop gros, ou trop fins, pour être ceux commandés. Rémi n’arrivait pas à deviner. Suspense… Surprise…. et débordement de joie.

Évidemment, j’ai pensé aux paysages ! Une route qui serpente et qui, à chaque courbe, nous dévoile une vue différente de la vallée, un chemin que l’on suit dans la forêt et qui, atteignant la lisière, révèle brusquement des champs lourds et odorants de blé mûr festonnés de coquelicots, ou bien ce chemin dont on ne sait pas encore à quel abîme il mène, une fois le portail végétal franchi. J’ai pensé aussi à ce réveil, un matin de septembre ; nous ouvrons la porte de la tente, campée en hâte la veille au soir dans une véritable purée de pois ; et nous découvrons, ébahis, alignement horizontal parfait de maisons assorties à leur rude paysage, le village de Barre-des-Cévennes qui nous fait face. Trente ans plus tard, j’en suis encore toute éblouie.