14 – Le paysage se transforme. Plus ou moins vite.

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Le paysage se transforme. Certaines transformations sont lentes. Les générations et générations de troupeaux qui foulent toujours les mêmes sols pauvres, broutent toujours les mêmes herbes au détriment d’autres, ont fini par laisser un tapis d’herbes rases, riche en orchidées, typique de nos « pelouses » calcaires.

D’autres transformations sont rapides. Le lotissement de Florinvaux a poussé comme un champignon. En quelques mois, la vue qui, depuis la route de Nancy, embrasse la côte de la Meuse entre Coussey et Domrémy, s’est modifiée : des taches claires, coiffées de rouge, avancent, se détachent du fond sable et vert du vieux Coussey et de son clocher roman.

D’autres fois encore, la transformation est brutale : la vente aux enchères du matériel du restaurant achevée, il n’avait pas fallu longtemps aux démolisseurs pour modifier complètement l’aspect du carrefour du bout de la rue de France – vous vous souvenez ?

Comme les gamins qu’on ne voit pas grandir, on ne remarque pas les transformations lentes qui nous accompagnent au quotidien. Un jour, on se réveille : mon dieu, le « gamin » va se marier ! …. mon dieu, le coteau va être mangé par les pins ; sans berger, sans troupeaux, fini, les orchidées ! Les transformations brutales, celles-là, on ne les rate pas. Elles nous fichent un coup. A la vue. Souvent aussi au moral. Vous vous souvenez de ce jour de fin décembre 1999 quand, sur la côte de Liffol, là  où, avant, la forêt familière enserrait la route et barrait l’horizon, vous avez, pour la première fois, vu au loin les lumières d’Aillanville ? Soudain, vous étiez ailleurs. Perdu. Et éperdu de tristesse.

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